La fatigue chronique
Nous avons tous des moments où nous nous sentons particulièrement fatigués. Mais parfois, lorsque ce symptôme dure et s’installe, il peut s’agir de bien plus qu’une simple fatigue. On parle du syndrome de fatigue chronique (SFC), aussi appelé encéphalomyélite myalgique, qui nuit considérablement à la qualité de vie.
Comment se manifeste-t-elle ?
Ce syndrome, qui touche jusqu’à 0,9% de la population, se caractérise donc par une fatigue sévère et invalidante, mais pas seulement car les personnes concernées auront aussi d’autres symptômes, comme des douleurs musculo-squelettiques ou des troubles du sommeil. La fatigue persiste et reste inexpliquée malgré tous les efforts fournis par la personne pour la faire disparaître.
La fatigue chronique apparaît de façon soudaine et entraîne une détérioration rapide et importante de la santé ! Tout le monde, à n’importe quel âge, peut être touché, bien qu’on la retrouve essentiellement chez les personnes âgées entre 20 et 40 ans. Il est à noter que les femmes sont environ 2 fois plus touchées que les hommes.
Comment la diagnostique-t-on ?
À ce jour il n’existe encore aucun marqueur biologique de la maladie, son diagnostic repose donc sur de la clinique. Mais avant de poser le diagnostic, il faut d’abord écarter toutes les autres possibilités : plusieurs tests sont d’abord recommandés, comme une analyse d’urine, une numération globulaire… Ces tests servent à vérifier qu’il ne s’agisse pas d’une autre cause pouvant engendrer de la fatigue, comme par exemple la mononucléose.
Il ne faut pas non plus confondre la fatigue chronique avec la dépression. En effet, une personne déprimée n’a plus “goût à rien”, tandis qu’une personne atteinte de fatigue chronique apprécie les bonheurs de la vie mais s’épuise rapidement, pouvant créer de la frustration. Le syndrome peut également être confondu avec une fibromyalgie, car certains symptômes sont communs. Ces pistes doivent donc être écartées.
Le diagnostic de fatigue chronique est donc validé lorsque l’épuisement est inexpliqué et persiste depuis au moins 6 mois, mais également lorsque la personne concernée présente au moins 4 de ces 8 symptômes : troubles de la mémoire à court terme ou de la concentration, maux de gorge, sensibilité des ganglions lymphatiques, douleurs musculaires, douleurs articulaires, maux de tête, sommeil non réparateur, malaise durant plus de 24h après l’effort.
À quoi est-elle due ?
Malheureusement, à ce jour, l’étiologie du syndrome de fatigue chronique n’est pas claire. Cependant, plusieurs facteurs sont mis en cause et pourraient être à l’origine de la maladie.
La cause principale serait le système immunitaire : en effet, certains chercheurs pensent que le SFC pourrait être un syndrome post-infectieux. Cette hypothèse voit le jour car de nombreux symptômes d’infections virales et de SFC se chevauchent. L’Epstein-Barr Virus (EBV) ou les virus de l’Herpès sont notamment mis en cause. De plus, une dérégulation de certains gènes entraînant un dysfonctionnement des cellules NK (Natural Killer, ou cellules tueuses naturelles, qui possèdent des propriétés anti-tumorales) et une réduction marquée de leur activité cytotoxique a été observé chez les personnes atteintes de SFC.
La nutrition pourrait également avoir un impact, et plus précisément le sélénium ! En effet, un mauvais apport en sélénium entraîne une expression accrue de la COX-2, enzyme impliquée dans la production des prostaglandines (métabolites de l’acide arachidonique), ce qui aurait un effet suppresseur important sur les leucocytes impliqués dans la lutte contre les infections virales.
De plus, des études récentes ont démontré que la génération de radicaux libres pourrait être impliquée dans l’étiologie du SFC. Ces radicaux libres entraînent un stress oxydatif à l’origine d’une perte d’efficacité de la chaîne de transport des électrons et la diminution de la fonction mitochondriale, pouvant alors altérer les capacités des mitochondries à produire des molécules à haute énergie, comme le NADH ou l’ATP, et responsable des symptômes de fatigue.
Ceci entraîne des réponses immunitaires et inflammatoires chroniques, qui, associées à ce stress oxydatif, induisent des troubles cérébraux tels que l’hypoperfusion cérébrale, une neuro-inflammation, des dommages à l’ADN... mais aussi une hypofonction de l’axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien. Tout ceci entraîne un dysfonctionnement de la membrane musculaire, expliquant les malaises post-exercices et les douleurs musculaires rapportés par les personnes atteintes de SFC.
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FAIRE MON DIAGNOSTIC
Comment la traite-t-on ?
Il n’existe actuellement aucun médicament ayant une efficacité démontrée dans le SFC, et, du fait de la disparité des possibles étiologies, il n’y a pas de prise en charge définie. Cependant, 2 solutions peuvent être utilisées :
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) : cette thérapie est basée sur la pensée et son impact sur la façon dont les personnes se sentent et agissent. Les thérapeutes amènent les personnes à reconnaître comment leurs craintes de faire des activités entraînent des comportements qui les amènent à se sentir plus fatigués. Une vaste étude menée sur des adultes atteints de SFC a montré que cette méthode a des effets positifs sur la fatigue, le travail, l’adaptation sociale, l’anxiété et le malaise post-effort. Chez les adolescents, elle permettrait moins d’absences scolaires, ainsi qu’une amélioration de la fatigue et du fonctionnement physique général.
La thérapie par l’exercice graduel : cette thérapie se traduit par une augmentation progressive de l’activité physique. Un essai a révélé que cette méthode aurait les mêmes bénéfices que ceux cités pour la TCC.
Mais malgré les résultats positifs de ces 2 méthodes, les effets restent modérés et conduisent rarement à la résolution du syndrome de fatigue chronique.
Soulager les symptômes avec des solutions naturelles
Le Reishi, champignon de l’immortalité, est un adaptogène, c’est à dire qu’il permet au corps de s’adapter à différents stress. Ce champignon a le pouvoir de stimuler l’organisme dans son ensemble et de combattre la fatigue. Il a même été prouvé, lors d’une étude, qu’un extrait de Reishi est plus efficace qu’un placebo dans le traitement de la fatigue chronique.
Le Cordyceps permet de rétablir la santé générale du corps en stimulant le système immunitaire. Il est reconnu chez les sportifs pour augmenter l’endurance et les performances sportives, ce qui lui vaut le surnom de “champignon des sportifs”. Mais ce champignon est surtout un revitalisant hors pair, qui se montre efficace lors de fatigues extrêmes ou de grande fatigue chronique.
Le Ginseng, considéré comme une plante magique aux vertus innombrables, a la capacité de tonifier l’organisme des personnes fatiguées ou affaiblies. Ce sont les ginsénosides, des molécules que l’on retrouve dans la plante, qui lui confèrent cet effet. Son usage est reconnu par l’OMS, et permettrait même de rétablir la capacité de travail physique et de concentration intellectuelle.
L’Eleuthérocoque, un petit arbuste, aurait la capacité d’accroître la longévité. Mais pas seulement car il permet également de tonifier l’organisme. Il contient des substances similaires à celles du Ginseng, appelées éleuthérosides. L’OMS reconnaît son usage comme un tonique pour stimuler l’organisme en cas de fatigue ou de convalescence.
Le Guarana est la plante la plus riche en caféine qui existe, loin devant le café et le thé. Ses graines possèdent des propriétés psychostimulantes immédiates et à court terme.
L’Ashwagandha est une plante médicinale des plus puissantes utilisée dans la médecine ayurvédique. Sa capacité à donner beaucoup d’énergie et de vitalité lui vaut le surnom de Ginseng Indien. En effet, cette plante est un tonique général doux, qui fortifie considérablement l’organisme, donne de la vitalité et diminue la sensation de fatigue.
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En bref, le syndrome de fatigue chronique est donc une maladie à ne pas prendre à la légère, entraînant un impact important non seulement au niveau de la qualité de vie des personnes atteintes, mais aussi au niveau économique. Cette maladie fait encore l’objet de nombreuses études car son étiologie reste encore à ce jour inconnue, malgré de nombreuses hypothèses. D’autres études sont actuellement en cours sur l’utilisation de vitamines et minéraux dans le traitement du SFC. Affaire à suivre…
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